Depuis quelques années, les travaux les plus récents en sciences sociales nous ont appris que les gens se divisaient en deux catégories : les cons et les très cons. Les règles inhérentes à cette partition sous-jacente à la société font que dans la dynamique de ces deux ensembles, les flux se font surtout dans le sens des cons vers les très cons, et rarement l'inverse.
Il est intéressant de se demander comment ce passage se fait. Si on imagine la connerie non pas comme une surface plane, mais un objet en plusieurs dimensions, on se rend compte qu'il n'est pas nécessaire de passer par tous les vecteurs de la surface pour arriver à la très grande connerie. Il y a des accélérateurs. Des lignes droites ou des courbes qui permettent de brûler les étapes et d'accéder directement au point final. On appelle cela, paraît-il, la distance géodésique de la grande connerie, on plus prosaïquement la Connerie à Grande Vitesse.
Dans la réalité sociale, un de ces accélérateurs est le sport.
Oh bien sûr, je ne parle pas de l'amicale des boulistes de Bar-le-Duc, aimable regroupement surtout constitués de pépés dont le niveau moyen de connerie n'est guère plus élevé que dans le reste de la population, et se contente de considérations métérologiques ou d'actualité.
Non, je parle bien du sport sous sa forme organisée, c'est-à-dire sur sous sa forme compétitive. Et la mère de ces lignes de CGV, à l'heure actuelle, c'est le footbal. Bien entendu, il n'est pas ici question de la pratique en soi de ce sport que l'expérience désigne comme assez sympathique, prétexte à courir, chahuter quelque peu et se marrer à l'occasion entre gens de bonne compagnie. Ce dont il est ici question, c'est la compétitition footballistique, comme disent les indigents plumassiers de la dite presse sportive.
Encore, du temps de Lascaux, on peut comprendre que les homo sapiens se mettent sur la gueule pour la possession des terrains de chasse, des femmes ou des cavernes les plus confortables. L'histoire récente montre encore des exemples de conflits déclenchés dans le but de s'approprier les ressources de peuplades moins bien dotées militairement parlant. La connerie reste alors à un niveau d'étiage convenable, mais somme tout convenu.
Par contre, le fait que les alentours des stades deviennent périodiquement des zones de guerre civile est à mettre sur le compte de la Très Grande Connerie (la TGC ) induite par la distance géodésique courte entre les cons et les très cons les jours de matchs de foot. Comme la geste guerrière en uniforme est plus ou moins en perte de vitesse, les très cons se rabattent sur la compétition sportive pour laisser libre cours à leurs pulsions chauvines.
Ou autrement dit et pour aller à l'essentiel, ceux qui hier se foutaient sur la gueule pour un drapeau le font aujourd'hui pour un maillot. On dit alors que la civilisation progresse.
Je ne m'étalerai pas non plus sur les valeurs esthétiques du sport organisé, avec ses stars en première page des magazines, et qui tentent de nous convaincre que le secret du bonheur est de ressembler à un vulgaire plagiste aux abdos saillants et à la gourmette arrogante. Il y aurait pourtant beaucoup à dire, mais la contribution à l'étude de la TGC de ces considérations serait négligeable face au vrai coeur du problème : certains croient que le sport est une guerre.
D'ici à ce que de véritables conflits armés éclatent à cause d'un match, il y a un pas que certains, pressés de remonter au plus vite la route menant vers la TGC , ont allègrement franchit. Rappelons que le 14 juillet 1969, suite à plusieurs rencontres entre leurs équipes nationales respectives ayant pour objectif la qualification à la coupe du monde de football, le Honduras et le Salvador se lancent dans une guerre qui fera 6000 morts. Il est à craindre, l'actualité étant régulièrement marquée par les victimes tombées aux abords des stades, que la prochaine étape de cette escalade soit empreinte de plus de professionnalisme. La CGV ne s'arrête pour personne.
PARIS BOULOGNE!!!!!!!
RépondreSupprimerEnfin un billet, on se demandait si l'auteur était atteint d'une cécité espagnolisante...
RépondreSupprimerJe regrette néanmoins le parti pris de ce billet, en effet, le sport nous a apporté bien plus que ce raccourcissement de la distance géodésique vers la connerie.
La récente actualité nous le prouve, le sport c'est aussi l'amour (certes tarifé mais quand même de l'amour) Un sportif c'est de l'amour pour au moins une vingtaine de femmes qui sans cela erreraient sans but aux abords des conservatoires de musique ou des bibliothèques! D'ailleurs le nouveau slogan de Puma nous le confirme également "Amour=Football" (http://www.youtube.com/watch?v=5-ZH_LUeEt8&feature=player_embedded) même s'il n'y a que des noirs.
Et l'on oublie trop souvent la contribution du sport à la science! Que seraient devenues les nageuses de l'est si elles n'étaient pas devenues des vrais hommes? (http://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Nageuse_est-allemande )
Que serait devenu Antonio Puerta sans les piqures d'anabolisant?
Quels seraient les espoirs des habitants des favelas et surtout quels moyens de coercitions seraient nécessaires pour maintenir le calme?
Bref sans le sport de compétition je ne suis même pas sûr que l'homme aurait été capable d'inventer le feu!
Cessez donc d'imputer à votre asportivité votre déchéance et vive les Bleus ou comme nöd vive le COP!!!!
non mais!
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