vendredi 18 décembre 2009

Les pingouins

Un philosophe contemporain, depuis décédé des suites d’une longue et cancéreuse maladie, estima un jour, au faîte splendide et azuréen de sa vie, qu’il lui était impossible de regarder un reportage du commandant Cousteau sans ensuite ne devoir étouffer l’envie de balancer une grenade dans le lac d’Enghien.

Vaste leçon. Sans nul doute possible, ce profond observateur de la commisération de ceux qui observent l’espèce humaine avait bien compris le terrible danger qui guette le bipède commun.

Le pingouin est un animal anecdotique, qui ne bénéficie même pas du caractère ostentatoirement exotique du pangolin, tant nous sommes habitués dès le plus jeune âge à le contempler à longueur d’abrutissants documentaires, que seule l’Amicale des Coprophages du Maine-et-Loire est capable d’apprécier avec une certaine bonhommie.

Disons-le tout net, le pingouin est un animal méprisable. Ses principales activités sont manger, couver, et glisser comme un con dans les congères. Ce bipède, aussi commun que le précédent mais moins intelligent – demandez-lui donc de faire un créneau, j’en ris encore – est dépourvu de la moindre dignité. Il n’hésite pas, quand il se sait filmé, à constituer de longues files déambulatoires, avançant d’un pas de cacochyme avec un dandinement puéril et offensant, à seule fin de se moquer des usagers du service public postal. Au ridicule du pingouin s’ajoute donc sa bassesse, que d’aucuns, bercés trop près du mur et probablement adeptes des vulgaires prestations télévisuelles de comiques prout prout, trouvent drôles.

Les pingouins ! Les pingouins ! Dieu que j’exècre ces petits enculés. Lecteur, dissipons ici toute équivoque. Bien que raisonnablement hétéronormé, je n’éprouve nulle répugnance à l’encontre des amours homosexuelles. Au contraire, je comprends parfaitement l’émotion dyonisiaque qu’il peut y avoir à varier les plaisirs. Moi-même, je n’hésite pas à te le confesser humblement, cher lecteur, je n’apprécie jamais autant un bon cassoulet que lorsqu’il vient après une bonne choucroute.

Mais les pingouins ! Dieu me baise ! Comme on dit à Avila - rappelons cette sordide histoire, probablement légende urbaine du plus extrême mauvais goût, qui voulait qu’à la question d’un touriste allemand passablement émêché, un guide espagnol eut l’outrecuidance de répondre « Thérèse ? ‘A vit là… ». Quelle infâmie ! Veules et lâches, ils réservent leurs mesquines moqueries aux reportages télévisés, que nous visionnons de bien loin et bien plus tard, afin d’éviter nos réactions légitimes d’emportement devant tant de vilenie.

Pollueurs de la terre, unissez-vous ! En détruisant leur habitat naturel, peut-être nous débarrasserons-nous de ces horribles branleurs.

Arrivé à ce point, il serait légitime que tu te demandes – je te tutoie depuis le début, mais c’est cela de se cotoyer entre gens du monde intellectuel – pour quelle raison il est ici traité des pingouins. Quelle apocalypse, quelle sombre destinée, quel dénouement insoutenable nous est-il réservé par la faute de ces petits connards ?

Voyons, ami lecteur, les jeunes ! Ne vois-tu pas ? Les jeunes !

Inconsciemment, nous prenons le risque d’exposer aux jeunes, aux enfants, parfois même en bas-âge, ces chiantissimes monuments d’inintérêt que sont les documentaires animaliers. Et si un adulte est suffisamment conditionné pour échapper à cette pernicieuse influence – mis à part qu’il a généralement autre chose à faire que d’être devant une chaîne dite éducative à 15 heures pendant la semaine – tu connais bien la tendance du jeune actuel, mais c’est un fait historique qui remonte avant Hérodote, au farniente, au jemenfoutisme et à la procrastination aigüe. Imagines donc ce qui devient possible si à longueur de temps, nous laissons ces mollusques gougnafiers s’imprégner de la profonde inutilité de l’existence des pingouins. Ces jeunes, amibes au cerveau mou et à la musculature atrophiée par des années d’inactivité égocentrique, quand ce n’est masturbatoire, et de passivité larvaire, ces jeunes pourraient finir par croire que même par – 40° Celsius, il est possible de survivre en ne foutant absolument rien, mis à part faire les cons sur la banquise.

Ce ne serait pas seulement la fin de la civilisation et des taux d’intérêts composés. A terme, ce serait la fin de l’Humanité laborieuse. Et de là…

4 commentaires:

  1. Voilà au moins une conclusion qui je pense recueillera les suffrages du courageux anonyme de l'école autrichienne.

    RépondreSupprimer
  2. Qui d'ailleurs est prié de rendre l'inscription "Arbeit macht frei" qui a été subtilisée du camps d'Auschwitz dans les plus brefs délais! Nous passerons pour cette fois mais que cela ne se reproduise pas !
    Concernant les pingouins, je dirai qu'ils ne sont peut-être pas ce que leur apparence laisse croire...
    http://www.motifake.com/underestimated-penguins-demotivational-poster-242.html

    RépondreSupprimer
  3. Je peux lacher un comz?
    Puuuute pute bite chatte puuuute meeeerde chirac puuuute zoooob!!!11!!

    De rien!

    RépondreSupprimer
  4. perso, je prefere bruler un jeune pour sauver un pinguoin que l'inverse.

    Magnus, anonyme.

    RépondreSupprimer